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Month: mai 2019

Brouillard

Brouillard

J19, vendredi 10 mai.

Aujourd’hui petite journée de dix miles pour rejoindre Big Bear Lake.
Réveil à 04h00, départ du camp à 05h10 pour atteindre la ville de bonne heure.
J’ai toujours mon arthrose qui se rappelle à mon bon souvenir mais cela ne m’empêchera pas d’avancer rapidement.

Un petit 2°C au départ avec un joli ciel étoilé.

Le jour se lève et j’aperçois le plafond nuageux dans la vallée.

Si des nuages dans la vallée il y a et que tu descends, du brouillard tu trouveras.

C’est donc rapidement que me voilà dans un univers où les formes et couleurs sont estompées avec cette impression d’être seul au monde.

À peine arrivé à la jonction avec la route qu’une trail angel “Mama Smurf” vient chercher des hikers, il reste une place. 😄

Me voilà donc rapidement en ville où je me rends au “Big Bear Hostel” espérant trouver un lit pour une nuit ou deux. Accueilli par le patron, un ancien Marine, bourru et sympathique.

Les photos du jour

Une zone travaillée par les forestiers pour la protection anti-feu. Débroussaillées, les branches basses des sapins coupés et plus d’espace entre chaque arbre.

The Big Bear Lake

266 miles, 10% du chemin fait en 19 jours.
À ce rythme il me faudra 190 jours pour finir le PCT au lieu des 150 prévus ! 🤪
Trois solutions, aller plus vite, marcher plus longtemps chaque jour, ou faire moins de pause !

Moment magique

Moment magique

J18, jeudi 09 mai.

Ce matin après une nuit pas très reposante, quelques douleurs aux lombaires et mon arthrose du genou qui me lance, je sors de ma tente par un très petit 1°C.

La jonction pour Big Bear Lake est à 30 miles, trop pour une journée de marche mais je vais essayer de m’en rapprocher le plus possible.

Après le froid matinal, c’est une belle journée chaude mais avec pas mal de nuages.
Le chemin est enfin en bon état et très boisé, du coup c’est agréable.

L’objectif 30 miles ne sera évidemment pas atteint, je m’arrête à 20 miles, il me restera demain une petite journée de marche pour rejoindre la ville.

Petite anecdote du jour :
Ce matin je m’éloigne du camp, pour faire ce que pudiquement les américain appelle le second, quand j’aperçois une masse sombre traverser le canyon en ma direction.

Quelques secondes plus tard cette masse sombre en s’approchant devient un magnifique cerf qui s’arrête à une dizaine de mètres de moi.

Un moment magique où nos regards se croisent pendant quelques secondes qui paraissent des minutes. 😲

En deux bonds c’était fini.

Bien sûr je n’avais pas pris mon appareil photo ! 🙁

Les photos du jour.

Aujourd’hui les animaux n’ont pas voulu poser pour moi et il n’y a quasiment aucune fleur.

Galère dans la rivière

Galère dans la rivière

J17, mercredi 08 mai.

Après une nuit à la belle étoile je me réveille en forme pour attaquer une journée qui s’annonce belle.

L’objectif du jour faire vingt miles en remontant doucement la “Mission River” le long de son canyon.

Ce qui devait être un chemin facile se révèle rapidement être une galère sans nom.
Je vais passer la journée à traverser à gué la “Mission River“, à piétiner dans son lit de sable souple et de galets et à me perdre dans ses méandres.

En effet cet hiver exceptionnellement neigeux en Californie a provoqué une débâcle énorme qui à très fortement érodé les berges, effaçant la plus grande partie du PCT y compris les panneaux de signalisation.

Résultat de cette galère sur les vingt miles prévus j’en ai très difficilement fait seize en arrivant tard et épuisé à mon bivouac.

Les photos du jour.

Into the wind

Into the wind

J16, mardi 07 mai.

Je viens de passer une nuit agitée, le vent soufflant par fortes rafales dans toutes les directions.
Ma tente craquait, grinçait sous les assauts du vent, je n’étais pas très rassuré, mais ma vaillante petite tente a tenu le coup.

En route pour Cabazon, j’entame la descente dans la plaine sous un vent fort mais supportable.

Arrivé dans la plaine c’est une autre histoire !

Il me faudra lutter contre un très violent vent de face qui, bien que le chemin soit quasi horizontal, me demande les mêmes efforts que si je grimpait une côte abrupte.
De plus, loin d’être constant, le vent lance de très fortes rafales soulevant le sable qui me fouette le visage et les bras.
Heureusement le pont sous lequel passe le chemin offre, en plus d’une hikers cache, un répit bien venu.

Après un petit tour par Cabazon, pour du ravitaillement et un rapide déjeuner chez”In’n Out”

j’attaque l’ascension de la montagne espérant que les replis casseront le vent.

Cela s’avère même encore pire, car non seulement le vent a forci mais en plus il tournoie avec des rafales semblables à des coups de boutoir au point qu’il m’a fallu plusieurs fois m’arc-bouter sur mes bâtons pour ne pas chuter.

Dur de progresser dans ces conditions où l’on risque à tout moment d’être poussé d’un côté ou d’un autre.

Cela va durer jusqu’à la “White River Valley” ou le vent cesse brusquement. Du coup j’y arrive tard et je m’offre un petit “cowboy camp” en bord de rivière à la nuit tombante.

Les photos du jour.

Les quatre saisons

Les quatre saisons

J15, Lundi 06 mai.

Après une nuit à 2665m d’altitude où il faisait 2°C dans ma tente au réveil et -1°C dehors il est temps d’aller affronter les nombreux névés.

Ce sera une journée à fort dénivelé, je vais descendre à 550m, soit 2115m de descente.
L’avantage de ce froid matinal c’est que les névés sont durs et un peu plus faciles à négocier avec les micro-crampons.
Cela ne m’empêchera pas de perdre la trace du PCT et de tourner en rond dans la neige pendant près d’une demi-heure tout ça dans un fort vent glacial.

En redescendant je laisse les gros névés derrière moi, le vent glacial semble vouloir se calmer.

Un brin de rayon de soleil me réchauffe quand brusquement un brouillard devient une pluie fine.

Toujours descendant, je laisse cette pluie-brouillard sur les hauteurs et le soleil s’installe.

Il est temps de sortir la crème solaire.

Je poursuis la longue et interminable descente jusqu’au bivouac où déjà d’autres hikers se sont installés.

A peine ai-je fini mon campement que la pluie se met à marteler la tente.

Ces successions de temps m’ont évoqué le passage des quatres saisons.

Les photos du jour

Un geai bleu.

200 miles !

Vu du campement avant le départ.

C’est rassurant ! 😨

La plaine à traverser demain matin.

Quand ça veut pas…

Quand ça veut pas…

J14, dimanche 05 mai.

Comme vous le savez ce matin j’ai traîné à partir, l’ambiance du coffee shop était vraiment bonne.
Je me mets en route pour faire du stop jusqu’au point de départ.
A peine posé mon sac sans même lever le pouce qu’une voiture me propose de m’y emmener.
J’attaque donc le “Devil Trail”qui rejoint le PCT.
Ce sera la journée du dénivelé.
Deux heures de montée pour rejoindre le PCT, ensuite le chemin ne fera pratiquement que monter et descendre de manière abrupte.
Pour peu on se croirait dans nos montagnes.
A cela s’ajoutent les névés.

Du coup j’ai ENCORE pris du retard sur mon programme.
Je décide donc de marcher jusqu’à la tombée de la nuit, vers 19h30, pour compenser un peu.
Sauf que la météo en a décidé autrement.
Il a fait beau toute le journée, un peu frais à l’ombre des sapins sur les névés, quand un vent glacial se lève.
Je rejoins un groupe de hikers qui ont planté leur tentes comme ils pouvaient, je fais de même.
Demain au programme départ à l’aube pour franchir les champs de neige pendant qu’elle est dure.

Au moment où j’écris ce post je suis à 2665m, dans mon duvet, dans ma tente où il y fait 4°C.

Les photos du jour

Un drôle de rocher qui m’a fait penser à une tortue pétrifiée.

D’improbables toilettes à plus deux milles mètres d’altitude.

Mon bivouac en bord de chemin.

Le coffee shop

Le coffee shop

J14, dimanche 05 mai

Quelque vidéo de l’ambiance du coffee shop d’Idyllwild, un lieu très sympa de ce petit village. Hier soir c’était concert rock, du bon rock bien velu.
Ce matin c’est plutôt country et folk.

Bon c’est pas tout mais il va bien falloir que je me mette en route même si c’est agréable ici ! 😋

Zéro Day 2

Zéro Day 2

J13, samedi 04 mai.

Un autre jour sans marche.
J’en ai prévu trois par mois mais au train où je les utilisent et à la vitesse moyenne laquelle j’avance je vais dépasser la date sur j’avais prévu pour mon retour.
Pourvu que dans la seconde moitié de mon périple j’avance plus vite et avec moins de pause. 🤗

L’auberge ou nous avons dormis (Rémi et moi, voir les posts précédents), en fait ce sont des petits bungalows mais je n’ai pas pensé à prendre des photos

Le petit déjeuner maison plein de bonnes fibres et vitamines

Les photos du jour

De l’art local

Le détail qui fait mouche

Autre exemple d’art local

Un jolie petit village

Avec Monsieur le Maire, authentique c’est bien le seul Maire du village.

Le repas du soir dans un vrais restaurant mexicain

Le feu et la neige

Le feu et la neige

J12, vendredi 03 mai.

Objectif du jour atteindre Idyllwild si possible avant 17h00 pour faire le plein de nourriture, prendre une nuit dans un hôtel afin d’être propre et de faire une lessive.

Je part donc avec le lever de soleil. Assez rapidement je me rend compte que la journée va être physique avec beaucoup de dénivelés (je suis enfin dans de la vraie montagne, le point culminant du jour sera à 2550m)

et peu de point de ravitaillement en eau car beaucoup sont déjà asséchés.
Heureusement la “Appache Spring” coule toute l’année.

Le paysage est comme d’habitude très sec avec de vaste étendue ou l’on vois encore les stigmates des incendies des années précédentes mais la végétation petit à petit reprend racine. Puis soudain passant sur l’autre versant de la montagne surgit un paysage de désolation.

Toute la montagne a brûlé, il ne reste que les squelettes de grands sapins qui ont du être magnifiques. Plus rien ne vie. 😭

J’accélère le pas pour échapper à ce désastre hélas à chaque détour c’est le même spectacle déprimant. Cela pendant plusieurs heures, et bien sûr pas d’ombre.
Pour compliquer la chose beaucoup de ces gros arbres sont tombés en travers du chemin obligeant à des détours abruptes, à ramper dessous ou à des contorsions pour passer dessus.

Du coup je transpire beaucoup et bien sûr je rate la “Appache Spring” car le panneau indiquant la source à brûlé. Je vais marcher pendant trois-quart d’heure sans eau, la bouche desséchée.

Mon salut viendra de l’ombre offert par la végétation de cette portion de montagne qui a échappé à cette catastrophe, des premiers névés

et de la source non répertoriée que je vais y trouver.

Ces névés si agréables pour étancher ma gorge brûlante vont vite s’avérer un obstacle tant il y en a.

Avec tous ces événements qui m’ont ralenti j’arrive à Idyllwild non pas à 17h00 comme je l’espérais mais à 19h00.

Juste le temps de trouver une chambre d’hôtel, avec kitchenette et bain à bulles, que je partage avec Rémi (voir les postes précédents) et il est trop tard pour les courses.

A la pizzeria où je vais manger ma première pizza américaine

j’y croise beaucoup de hikers qui ont tous souffert durant cette journée et qui prennent un “zéro day”.
Du coup je me pause la question vais-je moi aussi prendre “zéro day” ou un ” near-O day”. Une chose est sur demain je me repose.

Les photos du jour (il n’y en a pas beaucoup)

Le lac Hemet, ça donne envie d’y plonger tellement il faut chaud 😅, et pourtant je n’aime pas l’eau froide !

Breakfast at Paradise

Breakfast at Paradise

J11, jeudi 02 mai.

Ce matin l’objectif c’est d’arriver tôt au Paradise.

Je me réveil à 05h30, prépare rapidement mon sac et en guise de petit déjeuner juste du thé.
J’attaque la route avec un bon rythme et j’arrive à temps (09h30) au Paradise pour le petit déjeuner.

Le Paradise Valley Café est un point de passage réputé du PCT.

On y sert d’excellents petit déjeuner

Ainsi que des burgers réputé être les meilleurs de PCT

On y croise même d’authentique Sheriff

Le tout sur un fond de blues

Résultat avec tout çà je redémarre la rando qu’à 14h00 du coup je fini ma journée à la frontale.

Les photos du jour

Mes 150 miles 😃, plus que 2510 miles 😲🤯Un tout jeune lapin