Brumes et brouillards 2, on est bien au pays basque !
J38, mercredi 16 août
La météo espagnol prévoyait hier soir une nuit nuageuse mais pas de pluie.
Et bien c’est raté ! J’ai eu droit à un bel orage pendant au moins deux heures avec ce qu’il faut comme pluie.
Du coup c’est un matin tente mouillée et affaires humides.
Petit déjeuner pris, sac à dos rempli je pars pour une demie-heure de nationale pour reprendre le GR11 là où je l’ai quitté.
Arrivé au village je croise plein de pèlerins en route pour Saint Jacques de Compostelle.
Auritz/Burguete est à l’intersection de la Senda Pirenaica et del Camino qui passe par Saint Jean-Pied-de-Port de l’autre côté des Pyrénées.
Aujourd’hui on change un peu le format de l’étape de six heures.
Ça commence par du plat le long d’une rivière puis comme d’hab une bonne montée, de la crête puis une descente jusqu’à l’albergue de Sorogain/Laster mais après il continu par une montée au col d’Adatungo pour redescendre au col d’Urkiagako où il y a un petit refuge non gardé.
Je quitte le village sous un ciel très bas qui va vite devenir brumes et brouillards pendant un temps assez long.
Puis le soleil réchauffant l’atmosphère le brouillard se dissipe et rapidement une chaleur moite s’installe.
J’arrive vers midi à l’albergue de Sorogain/Laster, il est temps de faire une longue pause pour sécher ma tente et les autres affaires.
Je suis tranquillement allongé à l’ombre quand je suis interpellé par la guardia civil.
Ils me disent que je n’ai pas le droit de bivouaquer ici. Tant bien que mal je leur explique que je fais juste sécher mes affaires et tout fini bien.
Treize heures ma tente est sèche, il est temps de remettre mes chaussettes, de refaire mon sac et de repartir pour deux heures trente de marche jusqu’au petit refuge où j’espère être seul. 🤞
La montée au col d’Adatungo se fait dans une forêt, le terrain rendu boueux par l’orage d’hier est très glissant, je redouble de précautions.
C’est pas le moment de se blesser si près du but.
Passé le col surprise !
C’est le retour des brumes et brouillards.
Entre les brumes et brouillards et l’omniprésence des fougères si je ne suis pas au pays basque je ne sais pas où ça peut être ailleurs comme ça !
Enfin le refuge d’Urkiagako et j’y suis seul.
Il n’est que seize heures, il est largement temps que d’autres personnes arrivent.
Je déballe vite les affaires pour prendre un des deux bas-flancs.
Il me reste à trouver de l’eau.
Sur la carte il y est indiqué le source de l’Arga, une importante rivière, a deux peut-être trois cents mètres mais j’hésite à y aller.
Soit je laisse mes affaires pour être sûr d’avoir ma place mais le refuge est à cinquante mètres du col routier, soit je prends mes affaires et je ne suis pas sûr d’avoir une place pour dormir et je n’ai pas très envie de bivouaquer dans le brouillard.
A tout hasard je demande à un groupe de français que rejoignent leurs voitures si ils ont vue de l’eau dans les parages.
Ils me disent que non mais qui peuvent me donner toute l’eau qu’ils ont n’en n’ayant plus besoin.
Et me voilà avec deux litres d’eau, assez pour ce soir. Pour demain on verra bien.
Avec l’humidité ambiante je n’arrive pas à sécher et en plus j’ai froid j’ai même pour le première fois sortie le gilet en plus de la veste thermique.
Un couple d’allemand s’arrête au refuge, et merde je ne vais pas être seul dedans et en plus avec un peu de chance un des deux va ronfler !
Après qu’ils aient constaté qu’il n’y avait que deux bas-flancs ils ont préféré bivouaquer à proximité, ouf !
Il est tôt mais je grelotte, je vais vite mettre sous ma couette et sûrement m’endormir tôt.
Les photos du jour.