A part me reposer et faire mes courses pour la suite du chemin il n’y à pas grand chose à raconter si ce n’est que la boulangerie préférée de mes hôtes est ouverte et qu’il font, incroyable mais vrais, du pain comme en France ! MIAM.
J’avais pensé partir jeudi matin mais comme j’ai envie un peu mal au genou je partirai plutôt vendredi.
Du coup je revois John jeudi qui propose de m’emmener jusqu’au chemin vendredi de très bonne heure.
Teri et John sont partis et m’ont laissé la maison pour moi seul, quelle confiance !
John revient jeudi et Teri après mon départ.
Je leur dit adieu, en espérant les voir sur Paris, ils ont prévu de venir en France dans deux ans.
Aujourd’hui Leeloo et Stitch passent en ville, Leeloo doit récupérer un colis dans un dépôt UPS.
On a prévu de ce voir en ville, rendez-vous et donné a mi-chemin entre mon logement chez Teri et John et le dépôt UPS.
Pour faire le chemin en pouce (dixit Leeloo) de Lincoln à Helena Leeloo et Stitch sont prises, c’est assez incroyable, par la même équipe de bûcheron qui m’avait emmené en ville.
Le temps passe vite, il me faut faire mes courses pour le repas du soir et de demain et quitter Leeloo et Stitch qui partent en pouce pour la ville d’Eliston où elles vont camper.
Je propose pour les remercier de leur accueil de leur cuisiner un repas français.
Après mûre réflexion et compte tenu des difficultés à obtenir les bons ingrédients j’opte pour une soupe à l’oignon, un gratin dauphinois et un poulet rôti aux herbes.
Pour l’apéro je prépare même si ce n’est pas français un caviar d’aubergine et du houmous.
Après avoir fait les courses Teri et John m’emmènent dans la campagne observer les animaux des plaines.
Je passe l’après-midi aux fourneaux.
Teri et John me disent qu’ils se régalent, je suis content de leur avoir offert se plaisir culinaire
Ce matin j’ai pris contact avec l’assurance santé prise pour mon voyage dans l’idée d’aller chez le médecin.
Une fois mon dossier ouvert direction l’hôpital au bâtiment “Urgent Care” (qui ne sont pas les “Emergency”).
Consultation faite, radios faite il me reste plus qu’à recevoir le diagnostic.
Je commence par la mauvaise nouvelle, je viens de découvrir que j’ai de l’arthrose au genou gauche.
La bonne nouvelle c’est qu’avec quelques jours de repos avec de la glace et de la crème anti-inflammatoire je vais pouvoir reprendre la randonnée avec une genouillère et de l’ibuprofène quatre fois par jour pour juguler la douleur.
Comme hier départ de nuit pour la fraîcheur et le plaisir du lever de soleil.
Le plan pour la journée c’est quatorze miles jusqu’à une source à dix minutes hors sentier en contrebas de la route qui passe par le Flecher Pass, puis dix autres miles jusqu’à une seconde source et un bivouac à proximité.
Je démarre par une bonne côte avec un assez bon rythme.
Je tiens ce bon rythme une bonne moitié de la matinée, malgré les gros coups de fatigue et les minis sieste d’une dizaine de minutes dont j’ai besoin pour repartir.
Je me demande si en fait au lieu du manque de sommeil je ne fais pas d’hypoglycémie de réaction car il me semble que ça m’arrive à chaque fois une demi-heure après avoir avalé mon premier puis second petit déjeuner qui sont beaucoup trop sucrés ! Je n’ai pas encore trouvé de petit déjeuner qui me convienne.
A part ces coups de mou, me genou gauche me fait toujours mal et de le milieu de la matinée mon rythme en descente puis sur “plat” s’en ressent.
Résultat je boucle les quatorze miles en neuf heures trente au lieu de sept heures.
Une grosse heure de repos et il est temps de finir la journée.
Un Hiker au point d’eau me file de l’ibuprofène (en quantité) contre le douleur, ça semble marcher.
Dilemme si j’y vais avec mon genou boiteux il va me falloir plus de cinq heures, je vais arriver tard et surtout demain j’ai vingt miles à faire sans eau.
À un demi-litre par heure il me faut cinq litres, mais sûrement plus si je boîte. Je risque si la douleur augmente de ne pas pouvoir y arriver et d’être obligé d’appeler les secours !
Mais comme avec l’ibuprofène je n’ai plus mal j’ai bien envie d’y aller.
J’y vais, j’y vais pas… j’y vais, j’y vais pas…
Finalement je vais jouer la sécurité à tenter un stop jusqu’à Helena.
Une bonne demi-heure plus tard je suis pris par un groupe de “Lumberjack” de retour du travail. Sympas les gars me proposent de partager leur déjeuner.
Il me dépose à un motel pas cher où j’arrive a obtenir le mot de passe du wifi ce qui me permet de me mettre en contact avec Barbara qui m’avait proposée de m’héberger en ville.
Malheureusement elle à déjà un invité mais grâce à son réseau elle me trouve un hébergement chez des amis qui apprennent la français.
Me voilà accueilli par Teri, John et Parler leur chien.
J’y passe une délicieuse soirée.
Les photos du jour
Mes amis bucherons Teri, John et Parler mes hôtes francophiles.
Pour éviter la chaleur ce matin c’est réveil à trois heures départ à quatre et quart.
C’est ma première randonnée nocturne sur le CDT.
Le chemin suit maintenant les crêtes du Continental Divide résultat quasiment pas d’ombre et pas d’eau.
Je pars donc avec trois litres pour faire les douze mille jusqu’au prochain point d’eau.
Grosse pause à l’ombre et c’est reparti pour les derniers six miles.
Le soleil cogne dur mais ce n’est plus la canicule, il fait 22°C à l’ombre.
A la moitié des six miles, surprise ! Une yourte laissée ouverte à l’usage des randonneurs.
Les lits de camp me font de l’oeil, j’ai bien envie de rester.
Je suis sur le point de céder quand je fais une dernière vérification sur FarOut.
Oups la grosse boulette que j’allais faire.
Pour des raisons de gestion de l’eau je doit demain faire vingt-trois miles et demi à partir du parking situé à trois miles demi soit vingt-sept miles, c’est beaucoup trop.
Je file donc au parking pour y bivouaquer.
En dehors du bruit des véhicules, que j’oublie vite, le lieu est parfait pour y bivouaquer. Eau fraîche, toilettes, poubelle, terrain quasi plat et coffre anti-ours.
S’installe mon campement, j’ai fini quand une jeune femme qui revient à sa voiture me propose, avec un air désolé, une bière tiède.
Mon premier Trail Magic !
J’accepte et la rassure car le temps de préparer mon repas, mise dans l’eau du torrent elle aura le temps d’être fraîche.
Ce matin j’ai mis mon réveil à 3h30 pour partir le plus tôt possible et essayer de faire les vingt-trois miles qui me séparent de du Roger Pass et de la route 102, soit les sept d’hier jusqu’au lac et les seize du jour.
3h00 une averse, je ferme vite les portes de ma tente laissée ouverte pour une aération maximum.
Gros coup de déprime à l’idée de partir sous la pluie !
Du coup je traîne au lit le temps que la pluie cesse et pars plus tard.
La montée à la fraîche est dure mais quand même beaucoup moins qu’hier.
J’ai encore des coups de mou dans la matinée, je commence à me demander si je ne devrais pas augmenter mes rations caloriques.
Le méteo est clémente, l’air est chaud mais de nombreux nuages bloquent le rayonnement direct.
Je mets près de cinq heures à faire les sept miles jusqu’au lac, c’est pas terrible !
Là je tombe sur Leeloo et Stitch, et AutograpH qui avait un jour d’avance mais a décidé de prendre un zéro près du lac.
Je me pose une heure et…
…là je tombe dans un vortex, pas moyen de redécoller, la bonne compagnie et l’idée de ne rien avoir à faire m’aspirent sur place !
Du coup je remets à demain ce que je devais faire aujourd’hui et je vais utiliser ma ration de secours car je vais mettre un jour de plus pour rejoindre Helena.
Aujourd’hui c’est vingt miles avec pas mal de dénivelé et toujours la canicule.
Du coup je me lève tôt.
Je sens qu’avec l’arrivée tardive et donc en endormissement aussi tardif je n’ai pas assez récupéré.
En effet, à peine une heure après mon départ je me sens vidé, somnolent.
J’avance comme un zombie !
Il me faudra plusieurs petites siestes pour arriver au bout de la matinée et retrouver Leeloo et Stitch qui font une très longue pause afin d’éviter la grosse chaleur que Stitch (une chienne du Yukon) supporte mal.
L’après-midi est déjà bien entamée, il me reste encore dix milles et surtout beaucoup de dénivelé avant d’atteindre le petit lac où j’ai prévu de bivouaquer.
La montée sous 31°C est, malgré l’ombre apportée par les arbres, éreintante !
Pour rejoindre le seul point d’eau avant le lac j’ai mis trois heures.
Trois heures pour faire seulement trois miles et grimper de 1700 foot !
A dix-sept heures j’ai fait la moitié de l’ascension et un tier de la distance jusqu’au lac.
Dilemme, je bivouac ici et je pars très tôt demain ou je pousse jusqu’au lac et j’arrive très tard.
Finalement je reste, pour une fois que j’aurai un peu de temps au bivouac.
Plus tard j’aperçois Leeloo et Stitch qui ont repris “à la fraîche”. Elles vont continuer jusqu’au lac.
Ce matin départ d’Augusta à 10h avec Leeloo et Stitch (c’est le trail name que viennent d’adopter Geneviève et Moose), on partage les frais d’une navette jusqu’à Benchmark pour un retour sur le CDT.
Frank notre chauffeur nous dépose à une “alternate” qui nous ramène sur le CDT en une dizaine de miles.
Départ sur la piste 11h15, ce qui fait un peu tard pour une journée de dix-huit miles.
La météo est caniculaire heureusement le première moitié est assez boisée avec de l’eau et il n’y a pas beaucoup de dénivelé.
Une longue pose avant d’attaquer la seconde partie.
Il n’y a plus d’ombre, la forêt à brûlée mais la température baisse, il est déjà dix-sept heures.
Arrivée au bivouac vers vingt heure, éreinté, où j’y retrouve Leeloo et Stitch.
Les soins (glace et anti-inflammatoire local) et le repos portent leurs fruits, ce matin je n’ai quasi plus de douleur au genou.
Je continue me même traitement toute cette journée.
J’ai comme seule corvée de faire le ravitaillement pour la prochaine étape qui devrait en six jours (123 miles) me conduire à la route 12 direction Helena, capitale de l’état du Montana.
Cet après-midi plus aucune douleur, c’est bon pour demain, je repart sur le sentier.
La méteo des deux prochaines semaines prévoit un temps caniculaire entre 31 et 38°C à l’ombre en plaine.
J’espère qu’il fera plus frais en montagne sinon peut être qu’il faudra envisager des marches nocturnes.