26 juin, demi-tour !

26 juin, demi-tour !

Réveil à quatre heures trente pour pouvoir attaquer le col de l’Aup Martin avant que la neige ramollisse.

L’approche du col ce fait sans grande difficulté à la quantité d’eau qui ruisselle de partout et si quelque fois transforme le chemin en torrent.

Premières difficulté le franchissement du ravin de la S’aime qui est recouvert d’un gros névé en pente. Avec mes micro-crampons et précaution je le traverse sans encombre.

Une demi heure plus tard il est temps d’attaquer le col.
Rapidement je perd la trace du chemin qui se perd sous la neige. Pour essayer de repérer des traces de passage, de balisage ou de cairn je décide de grimper sur un éperon schisteux.

Très mauvaise décision car à cause de la roche instable je n’arrive plus à redescendre. Du coup je continu a progresser en monté sur la roche parallèlement au chemin en espérant pouvoir le rejoindre.
Autre mauvais choix, décision de débutant, car ça devient de plus en plus difficile et de plus en plus dangereux !

C’est alors que je tente une prise particulièrement instable qui évidemment cède et je bascule tête par dessus cul. Ma tête heurte le névé en dessous et je glisse entre la roche et le névé.
Je parviens tant bien que mal à m’arrêter avant une chute mortelle. J’arrive à me caler sur une position stable mais impossible de bouger dans faire le grand saut.

Il grand temps d’appeler les secours. Vers onze heures trente je déclenche ma balise de détresse. Je met ma veste thermique à l’envers, j’avais choisi le model avec la doublure orange vif pour plus de visibilité en cas de pépins, il n’y a plus qu’à attendre.
Une demi heure plus tard j’entends un hélico qui remonte lentement la vallée d’à côté, je m’aperçois mais au lieu de venir vers moi il passe dans la vallée derrière la crête ou je suis.
Je prend mon mal en patience, le bras tendu tenant ma balise à bout de bras pour l’éloigner de la parois et favoriser la géolocalisation.
Au bout d’un long moment l’hélico fini par franchir le bon col mais à toute vitesse sans me voir. Je me dit qu’il va faire demi-tours et remonter lentement la vallée mais il redescend à sa base sûrement pour faire le plein. Un moment de fatigue et je lâche ma balise qui glisse sous le névé, fini la géolocalisation.

Une heures plus tard il ne revient toujours pas, je commence à angoisser.
J’imagine qu’ils ont abandonné les recherches car il ne capte plus le signal de la balise. Je commence à envisager passer la nuit sur la paroi et que faire pour ne pas glisser ni être en hypothermie.
Avec la chaleur un névé au dessus de moi commence à se détacher et je reçois des blocs de neige et des cailloux sur la tête. Je me protège le crâne et la nuque tout en restant le plus près possible de la paroi. Deuxième “avalanche” un peu plus tard.

Encore une heure passe, il est peut être temps de laisser un message au cas où…

C’est à ce moment que j’entends l’hélico qui remonte la bonne vallée, il dépose deux personnes au fond et continu son exploration.
Je sort mon sifflet, en espérant que les piétons m’entendront si l’hélico s’éloigne, allume la lampe et fait des gestes des bras pour pouvoir être vu de l’appareil.
Il passe une fois devant moi, il semble ne pas m’avoir vu 😨.
Il fait demi tour est remonte encore la vallée en décrivant des S quand l’hélico se rapproche le pilote lève un pouce m’indiquant qu’il m’a repéré. Sauvé !

Un hélico va fait beaucoup de vent, suffisamment pour faire voler les cailloux qui me fouettent. A par ça l’hélitreuillage c’est plutôt marrant.

Retour à l’hôpital de Briançon pour vérifier que je n’ai pas de commotions et nettoyer mes plaies. Finalement quelques steristrips seulement suffiront.

Pour rassurer Jeanne j’arrête le GR54, je vais ou la Chartreuse de la moyenne montagne moins risqué.

Bilan:
– Un demi-tour de l’Oisans et de Écrins au lieu d’un tour.
– Un demi-tour direction Grenoble.
– Une balise perdu.
– Des habits déchirés.
– Des écorchures et coupures dont une nécessitant de steristrips.
– Et un bloody mary.

Les photos du jour

La vue depuis mon perchoir, c’est quand un bel endroit où mourir ! (On peut en rire maintenant).

Et un bloody mary pour finir cette journée “sanglante”.

2 réflexions sur « 26 juin, demi-tour ! »

  1. Bonsoir Fred, j’étais avec Renaud à Galary quand tu as tenté de passer le col de l’Aups Martin..j’ai trois questions:
    1) Références de ta balise ?
    2) as tu eu des explications du PGHM sur leurs difficultés à te localiser?
    3) utilises tu un logiciel de cartographie sur ton smartphone?

  2. Désolé pour le retard aux réponse !
    1)Fast Find 220
    2)La proximité du paroi peux faire un “écho” et donner une localisation GPS éloigné de 300m ce qui fait beaucoup dans un relief escarpé. De plus il ne semble pas être équipé du système de radio-détection de proximité.
    3)J’utilise ViewRanger, mais c’est nouveau pour moi.

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