Aujourd’hui je vais entrer dans le parc de Yellowstone et le Wyoming.
J’ai emplacement de bivouac réservé, aujourd’hui c’est Summit Lake à quinze miles avec tes peu de dénivelé.
Au réveil ma tente mais aussi le dessus de mon sac de couchage sont trempés. Il n’y a pas eu de vent cette nuit et l’air est très humide.
La météo du jour n’est pas bonne, pluie et orage même si le ciel est bien dégagé au réveil.
Malgré tout j’attaque la matinée avec énergie pour profiter du beau temps qui durera une heure et demie.
Ensuite les premières gouttes, puis le grondement de tonnerre au loin et enfin la grosse pluie.
A treize heures trente le pour cesse, j’en profite pour me préparer une popote de ramen pour mon déjeuner.
Un repas chaud quand il fait froid et humide c’est un vrai bonheur.
J’arrive au bivouac vers seize heures, j’ai juste le temps de m’installer qu’une grosse averse avec beaucoup de vent le tombe dessus.
Bien au chaud suis ma couette je me laisse aller à une petite sieste.
Ce soir le ciel semble calme mais je crains que ce ne soit que de courte durée, les prévisions météo pour demain sont semblables à celles d’aujourd’hui.
Un premier arrêt cent mètres plus loin pour manger un corn-dog puis c’est parti pour un peu moins de deux miles le long de la « medal of honor hightway ».
Une bonne surprise, je pensais marcher sur la bande d’arrêt d’urgence, ce qui est dangereux, mais il y a une piste carrossable qui longe la route.
Arrivée à la deuxième partie de la ville une autre surprise m’attend.
Il y a une très bonne « cantina » qui sur FarOut est indiqué fermé le lundi, et bien non.
Du coup après trois-quart d’heures de marche je fais déjà une pause pour un deuxième déjeuner, un ceviche de crevettes.
Résultat je ne suis pas très avancée pour ma journée même si c’est une petite étape.
En marchant bien je devrais arriver vers dix-neuf heures trente ce qui est encore raisonnable.
En plus ce n’est que de la piste carrossable sauf sur le dernier mile, dès qu’une voiture passe je lèverai le pouce.
Dix-huit heures trente le premier véhicule arrive, c’est une Razer deux places. Je ne prends même pas la peine de faire du stop.
Le conducteur arrête son Razer pour discuter.
Il me dit qu’il m’a vu il y a quatre heures quand il est passé dans l’autre sens et me demande si je veux un »ride ».
Même s’il ne me reste qu’un peu moins de quatre miles c’est toujours bon à prendre, ça va me faire arriver plus tôt au point de bivouac.
Arrivée à la bifurcation, quand le chemin quitte la piste carrossable pour devenir sentier le conducteur et sa femme me propose une bouteille d’eau (je suis un peu limite en eau), un burrito maison dinde/fromage et une bière (c’est en fait un « hard icetea »). Ça fera mon repas du soir.
La source au point de bivouac est indiquée par les Hikers sur FarOut à sec mais qu’un « puits » de trouver pas loin, une flèche en bois sur le sentier indiquerai la direction d’un sentier qui en cinq minutes amène au puits.
J’espère que ce n’est pas un mauvais plan car demain j’ai quinze miles à faire sans point d’eau.
Les photos du jour.
Une marrante petite église.Y doit y avoir quelques prédateurs par ici !
Aujourd’hui c’est soit un Zero soit un Nero en fonction de comment j’arrive à organiser la prochaine étape de mon périple.
Je vais pénétrer dans le « Yellowstone National Park » où il faut impérativement réserver les emplacements de bivouac.
Ensuite il faut que je planifie mon ravitaillement et que je l’achète pour prendre ce qu’il faut mais pas trop pour aller jusqu’à la ville de Dubois (à prononcer à la cowboy même si c’est un nom français).
Je vais mettre la matinée et une bonne partie de l’après-midi pour ça.
Du coup c’est un Zero.
Les photos du jour
Même si c’est un Zero voici les photos d’un drôle de véhicule que je croise souvent sur les pistes forestières.
La loueuse m’a dit, que cela s’appelait un Razer.
Je ne sais pas trop si c’est la marque ou le nom du véhicule.
C’est le version deux places, il existe en quatre places et aussi a six roues avec un plateau comme les pickups.
Le plus fou c’est que j’ai vu pas mal de ces véhicules sur des remorques traqués par des pickups ou des SUV tout terrains.
C’est quoi l’intérêt d’un véhicule tout terrain si il faut en plus un Razer pour aller sur les pistes forestières ?!!!
Aujourd’hui je prends le « Mack’s Inn Cut Off Alternate » qui me permet de me rendre en ville à Island Park.
Le chemin se compose de trois parties.
Cinq miles assez facile sur la « Red Line » (chemin officiel), puis cinq miles sur la »Blue Line » (chemin alternatif officiel) plus difficile à travers un marais mais les commentaires sur FarOut disent qu’en fait c’est facile et pour finir dix miles de poste carrossable pour arriver en ville.
J’ai bien fait de partir tôt car de matin je traîne un peu, il va me faut une bonne heure pour arriver à prendre un bon rythme.
Le méteo ressemble à celle d’hier avec l’arrivée du tonnerre vers dix heures.
À la jonction Blue/Red Line j’attaque la variante assez rapidement j’arrive au niveau du mais avec une rivière peu large, mais trop pour sauter par dessus, et très profonde au niveau du chemin.
Je trouve en longeant la berge un passage moins profond.
Hop, je mets mes chaussures de « river crossing » pour garder mes chaussures et chaussettes de randonnée bien au sec.
De l’autre côté c’est un ensemble de buisson très dense qui souvent me dépasse.
Je trouve après un petit moment un espace sans buisson où je peux remettre mes chaussures de randonnée.
Après c’est la cata !
Pas moyen de retrouver le sentier.
J’ai beau utiliser FarOut et me guider avec la géolocalisation jamais je ne trouverai le chemin.
Je décide alors de sortir comme je peux, c’est-à-dire avec difficultés, de ce labyrinthe de buissons.
Je m’oriente autant que possible sur la gauche pour atteindre les hauteurs et surtout enfin sortir du marais.
En fait le chemin n’est pas sur la ligne bleue de FarOut mais plus à l’écart sur les hauteurs hors du marais.
Il m’aura fallu près d’une demi-heure pour faire deux-cents mètres !
Une fois sortie de cette galère le chemin est facile à suivre jusqu’à près du col où il disparaît.
Je me dirige à peu près dans la bonne direction.
Évidemment je m’écarte du chemin que j’ai de nouveau du mal à retrouver, le terrain étant très accidenté, et en plus il commence à pleuvoir.
Une fois le chemin retrouvé, encore une fois, c’est facilement que je rejoins la piste carrossable.
J’ai décidé pour ne pas arriver trop tard (et en plus ce n’est pas super agréable) de faire du stop si une voiture passe.
A peine arrivé sur la piste sur deux voitures garées là lancent leurs moteurs, je tends le pouce et c’est mon stop le plus rapide jamais fait.
Je passerai bien une nuit dans un bon lit mais à Mack’s Inn c’est bien trop cher.
Mon chauffeur me propose de m’emmener jusqu’à West Yellowstone où il y a pas mal de motel qui d’après lui sont abordables.
En fait le monde cher est à 120$ la nuit, à partager avec d’autres Hiker ça irai mais voilà je suis seul.
Du coup c’est retour en stop à Mack’s Inn où je pourrais camper pour 35$ la nuit.
J’ai encore de la chance avec le stop, il me faut moins de dix minutes pour être pris.
Cette nuit s’est mieux passée que la précédente et comme j’étais fatiguée je me suis autorisé une heure de sommeil supplémentaire.
Réveil à cinq heures.
Encore une journée « facile », j’ai l’impression que les gros dénivelés sont derrière moi.
Enfin reste à voir comment sont les crêtes du Colorado.
La matinée commence par un franc soleil.
Rapidement quelques nuages élevés voilent le soleil.
Puis des nuages plus bas et plus épais cachent le soleil.
Ces nuages laissent le soleil apparaître de nouveau puis ils se reforment (ou bien c’en est d’autres).
Il fait alors à peine dix-sept degré celsius.
Je vois sous ces nuages à divers endroits des rideaux de pluie.
Vers seize heures, grondement de tonnerre.
L’orage semble être dans la vallée de l’autre côté de la crête.
Je ne suis quand même pas rassurée d’autant qu’une partie du chemin est sur les crêtes.
Il va tonner pendant une heure et puis plus rien.
Finalement je n’aurai eu que quelques petites gouttes de pluie sur toute la journée. 🤞
Dix-huit heures trente j’arrive en bas de la dernière descente, il me reste une dernière montée pour atteindre le point d’eau et encore trois dixième de miles pour le bivouac.
Le replat avant le montée est une piste carrossable, une voiture aménagée y est garée.
On est vendredi, un Trail Magic ?
Non c’est juste un chasseur qui s’installe ce weekend pour faire du repérage avant la saison de la chasse.
Le coin est splendide et comme il me propose les deux litres d’eau dont j’ai besoin pour le bivouac je décide de rester sur place.
Pour une fois que j’installe mon bivouac de bonne heure ! 😁
Sachant que je suis français il m’offre le fond de sa bouteille de vin, il y reste un verre.
Ça tombe bien, pour une fois j’ai trouvé du cheddar vieux (24 mois) qui a vraiment du goût !
Du vin que j’ai trouvé vraiment bon, un bon morceau de fromage et un magnifique coucher de soleil !
Ce matin je retourne sur le sentier, j’embarque dans la voiture d’une Trail Angel qui quatre fois par jour pendant la saison du CDT fait la navette de Lima au croisement autoroute-CDT.
Il est un peu moins de dix heures quand je commence à marcher, plutôt à boitiller.
J’avale de l’ibuprofène pour calmer la douleur et l’inflammation.
Une demi-heure plus tard, j’ai déjà beaucoup moins mal et je commence à avoir un bon rythme.
Ils faut dire que le chemin est plutôt facile, il monte lentement par une « gravel road » puis par un bon sentier.
Par contre il n’y a pas d’ombre et quasiment pas de vent, heureusement que j’ai mon parapluie/ombrelle
Pour le fin de journée, c’est un peu plus difficile car je termine par une descente bien raide qui bien heureusement n’est pas trop longue.
C’est un beau bivouac mais avec de l’eau pas facile à aller chercher, il faut aller loin le long de la « creek »pour trouver assez d’eau.
A la nuit tombante mon bivouac est envahi de vache à moitié sauvage.
Dernier jour de glace et de repos, demain je repart (avec ou sans douleur au genou) pour soixante-dix miles soit trois/quatre jours avant la prochaine zone civilisée.
Cinquante jours, c’est un tiers du temps prévu pour mon périple, c’est aussi le temps d’un premier bilan.
Je commence à faire le deuil d’un Thru Hike du CDT.
J’ai déjà plein de trous dans la continuité du chemin et si je n’arrive pas à augmenter mon rythme à au moins vingt-cinq miles par jour, ce qui est loin d’être gagné avec mon genou douloureux, je vais encore prendre du retard sur la bulle SoBo.
Je devrai alors pour ne pas arriver trop tard sur les crêtes du Colorado, qui tournent autour des 4000m, de nouveau sauter des parties du CDT.
C’est d’autant plus difficile d’accepter cette nouvelle condition, qu’au niveau souffle et endurance je sens que je peux tenir le rythme et voir même un peu plus.
Mais voilà je ne rajeunis pas.
Peut être que j’essayerai de refaire le CDT en Thru Hike, après avoir vu un bon rhumatologue pour avoir un traitement (médicamenteux et/ou chirurgical) adapté.
En attendant je vais me contenter de profiter du voyage sans autres objectifs que de parcourir au moins en partie chaque section emblématique du CDT, de profiter des paysages, d’observer les animaux dans leur milieu sauvage (j’espère voir des loups, des lions des montagnes, des chèvres des montagnes…), de faire de belles rencontres et pourquoi pas de nouvelles amitiés (Leeloo et Stitch, Terry, John et Parker 🥰).
Même si en ce moment je me sens un peu triste je sais qu’une fois la situation acceptée émotionnellement je serai heureux d’être de nouveau sur le sentier.
Les photos du jour.
Un petit aperçu de la « grosse » ville de Lima.
La rue, peut-être 300m de long.Gas StationJ’aurai au moins vu un Mountain LionDes maison de bric et de brocLe vieux Steakhouse, l’intérieur est bien plus moderne dans le style cowboy.Alias MormomLa piscine de l’école élémentaire, en accès libre.Le garage qui fait aussi ambulance.Le Bunkhouse Le motel
Mon genou me fait beaucoup moins mal, j’arrive à marcher sans trop boitiller et sans grimacer.
Encore un jour ou deux et ça devrait être bon.
C’est aujourd’hui que je récupère mes nouvelles chaussures au bureau de poste.
Il était temps, elles sont tellement abîmées que je ramassai un tas de petits cailloux et de débris végétaux et en plus elles commençaient à ne plus très bien être solidaire des pieds.
Les photos du jour.
VieillesNouvellesC’est le même modèle de chaussure !Le cimetière des chaussures.Mes vieilles chaussures au cimetière.
Aujourd’hui c’est mon premier jour de récupération.
J’ai très mal au genou, je peux à peine m’appuyer sur ma jambe gauche.
Le programme du jour c’est glace un maximum et repos allongé le plus possible.
Je pense rester deux ou trois jours pour calmer l’inflammation et réduire l’œdème un maximum. Voir plus si cela est nécessaire.
Un gros orage avec un vent violent traverse la région, finalement je suis mieux au Bunkhouse (gîte) que sur la piste !
La « ville » à un très bon steakhouse, j’aurai bien aimé y diner mais malheureusement toute les tables sont réservées.
Du coup je me rabat sur une bonne pizza servie au bar du steakhouse, pas besoin de réservation pour le bar, et pour faire bonne mesure je prends un Bloody Mary (merci Renaud) version américaine.