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Category: HRP

A l’hosto !

A l’hosto !

J21, 22 et 23, dimanche 17, lundi 18 et mardi 19 août.

Dimanche 17/08

Bon, je ne me suis pas raté.

Me voilà à l’hôpital de Tarbes où je partage une chambre avec Seb, mon sympathique voisin qui s’est fracturé des vertèbres en canionisme et qui attend allongé au lit son corset.

Je serai opéré lundi 18 d’une fracture complexe de la tête de l’humérus, en attendant j’ai le bras immobilisé par un Dujarrier.

Pour donner bonne mesure je me suis cassé une dent qui m’empêche de marcher, je suis au régime mixé de l’hôpital, MIAM !

Tant que je ne change pas de position j’ai à peine mal par contre dès que je bouge c’est l’horreur.

L’anesthésiste passe en fin de journée pour le questionnaire pré-operatoire. Je passe au bloc en premier demain. Elle me dit aussi que les suites de l’opération sont assez douloureuses ! 😰

Lundi 18/08

Jour de bloc opératoire.

C’est le moment de la préparation, direction le douche avec une aide-soignante pour un lavage complet à la Betadine scrub.

Évidemment il faut que je mobilise un peu le bras gauche. C’est tellement douloureux que je manque de m’évanouir.

Au bloc je rencontre pour la première fois le chirurgien, il pense fixer la fracture avec des plaques et des vis mais une fois ouvert peut-être sera t’il container de mettre une prothèse.

Une prothèse c’est la cata car il faut la changer tout les dix à quinze ans.

De retour en chambre l’infirmier me dit que le chirurgien ne passera que demain matin. Voyant ma mine déconfite, elle m’interroge je lui dit que j’aurai aimé savoir au final ce qu’il a fait…

« ça je peux vous le dire, il vous a posé des plaques et des vis ». Soulagement.

L’anesthésie loco-régionale faisant toujours effet je n’ai aucune douleur mais dès le soir je commence à la ressentir, elle augmente progressivement.

22h30, il est temps de prendre les antalgiques.

Ils calment en partie le douleur mais une zone reste très douloureuse et je ne peux rien prendre avant quatre heures.

À 02h30 je n’ai toujours pas fermé l’oeil, je prends le deuxième salve d’antalgiques avec une poche de glace sur l’épaule ce qui s’avère plus efficace, je peux enfin dormir.

Mardi 19/08

Jour de visite du chirurgien.

Les nouvelles ne sont pas encourageantes.

D’entrée de jeu il m’annonce qu’il y a un risque important que le vascularisation de la tête de l’humérus se fasse mal ce qui provoquera une nécrose avec alors la nécessité d’opérer pour mettre une prothèse !

C’est pas fini, si tout ce passe bien (pas de nécrose) j’ai un mois d’immobilisation puis six à huit mois de kiné et en prime probablement une récupération incomplète de la mobilité.

Gros coup de stress et de déprime !

Pour le reste de la journée c’est l’organisation du rapatriement et des soins à la maison qui m’occupe.

Les photos du jour

ET MEEEEERDE !

ET MEEEEERDE !

J20, samedi 16 août

Encore un départ nocturne pour une journée de huit heures de marche avec pour objectif le refuge non gardé de Prat-Cazeneuve ou d’Aygues Torte (elle a deux petits noms) en passant par le refugio de Viados.

Jusqu’à Viados c’est une (presque) longue descente à la fraîche.

Je suis en forme, plus de douleur y compris mon genou droit.

Juste quelques coups de pompes qu’un peu de grignotage et deux micro sieste font passer.

Je tiens un bon rythme et je profite de la montagne en étant, pour une fois quasiment seul.

D’ailleurs cela me permet d’enfin voir un isard quitter je n’ai pas pu photographier.

Du refugio de Viados je dit monter jusqu’au col d’Aygues Torte.

Je redécolle vers 10h30, il commence à faire chaud, trop chaud. Je me dit que l’ascension au col va être longue et pénible.

Le première moitié qui suis le GR11, je reconnais le chemin, est plutôt longue et facile.

Arrivé au moment de quitter le GR 11 pour poursuivre sur la HRP il fait vraiment chaud et le chemin devient très technique.

Heureusement un fort me rafraîchit efficacement, sauf bien sûr quand il s’arrête.

Au col il me reste une bonne descente toujours technique puis ensuite ça roule jusqu’à la cabane.

Ça y est j’y suis, je vais pouvoir accélérer le pas pour y arriver près trop tard.

Je trébuche sur une pierre, je tente de me rattraper avec les bâtons qui n’accrochent pas à la roche, il me reste à me réceptionner sur les mains…

Quand soudain …

ET MEEEEERDE !

Mon épaule gauche cède sous le choc et ma tête heurte un rocher anguleux !

Me voilà avec une épaule luxée et une dent cassée.

Je déclenche alors ma balise de détresse !

Après un temps qui me paraît interminable, j’ai très mal, j’entends enfin l’hélicoptère.

Direction l’hôpital de Tarbes.

Au final, ce n’est pas une « simple » luxation mais une fracture de la tête de l’humérus.

Je reste hospitalisée pour une intervention chirurgicale lundi prochain.

Les photos du jour

4X4.

4X4.

J19, vendredi 15 août

Ce matin réveil à cinq heures pour un départ si possible rapide car je me suis préparé une très grosse étape de dix heures trente jusqu’au paso de los caballos ou je compte faire un « cow-boy camp » avec un abri à côté du le temps dégénère.

J’ai pour solution de rechange, si j’ai vu trop gros, une cabane une heure avant le col.

Je me réveille seul, j’ai chassé mes jeunes voisins de cabane avec mes ronflements.

Je suis relativement efficace ce matin, si coup je démarre à la frontale.

Le chemin n’est pas trop difficile jusqu’au premier col (hourquette de Héas), par contre la descente est raide dans du chiste, c’est fatiguant pour les genoux et d’ailleurs mon genoux droit commence à me faire mal (arthrose).

Petite pause pour un ravitaillement en eau aux lacs de Barroude qui devient une pause sieste d’une demi-heure.

Malgré la pause sieste j’ai du mal dans la descente sur la cabane de Barrosa, au lieu d’une heure vingt je mets deux heures à l’atteindre.

Mon programme se rallonge…

Arrivée dans la vallée de Bielsa je dois, sous le soleil, marcher quarante minutes le long d’une route très fréquentée, l’enfer !Et en plus j’ai toujours mal au genou.

Et en plus j’ai toujours mal au genou.

Je me souviens qu’au parking d’où par le piste il y a un bar de montagne, de quoi refaire de l’eau est prendre un bon soda plein de bon sucre.

Pas d’bol il est momentanément fermé !

Bon, il est temps de refaire le plein d’eau, et de repartir pour trois heures d’une route carrossable (en 4X4) d’un intérêt très limité. Je m’en souviens bien, je l’ai descendu il y a deux ans quand j’ai fait le GR11.

Je m’apprête à partir quand j’entends parler français. Je vais voir.

Ce sont une famille et leur ami dans deux 4X4.

« Vous n’iriez pas au paso de los caballos ? »

« Si »

« Vous n’auriez pas une place pour un randonneur ? »

« Ok pour un seul ! »

Et voilà comment je m’épargner une interminable montée sur piste avec des 4X4 dans tous les sens qui soulèvent des nuages de poussière.

La cabane au col est petite, sommaire et propre.

Il souffle un vent à décorner les bœufs, du coup je crains que mon matelas finisse par s’envoler en route pour le fond de vallée !

Tant pis pour les étoiles, je suis dans la cabane.

Les photos du jour

En forme !

En forme !

J18, jeudi 14 août

Cette journée de repos m’a fait le plus grand bien.

Fini les ampoules douloureuses et les genoux fatigués. Le seul point négatif est mon arthrose du genou droit qui me lance un peu.

Aujourd’hui je vise la cabane de l’Aguila.

Je me sens tellement bien que je fais la montée au col d’Alan sans pause à part cinq minutes au refuge des Espuguettes.

Les chemins aussi bien à la montée qu’à la descente sont faciles, je garde toute la journée un bon rythme.

J’arrive au collège d’Héas ou je compte déjeuner à quatorze heures,une demi-heure trop tard pour manger une garbure les cousines sont fermées.

Un repos d’une heure accompagné de trois boules de sorbet plus tard et j’attaque le montée à la cabane de l’Aguila.

C’est dur, il fait 31°C !

Heureusement j’ai suffisamment d’eau et un vent rafraîchissant remonte la vallée.

J’arrive vers 16h30 à la cabane qui est spartiate avec un bas flanc mais propre.

Je pensais être seul mais deux jeunes arrivent en fin de journée et demandent à s’installer dans la cabane.

Les photos du jour

Zero

Zero

J17, mercredi 13 août

Enfin un « zero day »

Le programme du jour :

  • Retaper le retard sur l’écriture du blog
  • Faire la sieste
  • Planifier la suite du périple
  • Faire la sieste
  • Me ravitailler
  • Me reposer voir faire la sieste
  • Faire réparer mon matériel (pointes de bâton et attache de sac à dos)
  • Prendre un long bain et faire la sieste dedans
  • Lire
  • Et me reposer, si j’ai le temps avec ce programme !

Surprise ce matin alors que je suis à la terrasse de l’hôtel en train de rédiger mon blog je me fais héler par Felix et Paul que je recroise ensuite au village pour un au revoir, ils repartent dans la montagne.

Les photos du jour vu de la terrasse de l’hôtel

Descente sur Gavarnie

Descente sur Gavarnie

J16, mardi 12 août

Tout est dans le titre, aujourd’hui je rejoins enfin Gavarnie où je vais prendre un peu de repos avant de reprendre la route de la méditerranée.

C’est une longue descente, 1500 mètres de dénivelé négatif, avec une première partie assez raide mais sans difficulté si ce n’est les genoux fatigués.

Dans la descente Joon me rattrape, nous faisons un bout de chemin ensemble puis il reprend son allure un peu plus rapide que moi.

Plus tard je le retrouve au village où il m’offre un café, c’est notre dernière rencontre lui continuant le route et moi prenant un jour de repos.

Les photos du jour

Bivouac pierreux en altitude.

Bivouac pierreux en altitude.

J15, lundi 11 août

Hier j’ai retrouvé sur le chemin Paul et Felix (qui sont autrichien et non australien) ainsi que Joon un australien (qui n’est pas autrichien) vivant en Espagne et francophone de surcroît.

Objectif du jour le refuge de Baysselance à plus de 2600m en passant par le refuge des Oulettes de Gaube.

Malgré l’ampoule au talon droit qui s’est infectée et me fait mal j’arrive à progresser de manière satisfaisante d’autant que petit à petit le douleur s’atténue jusqu’à quasi disparaître au bout d’une heure.

J’arrive pour l’heure du déjeuner au refuge des Oulettes de Gaube. Je ne résiste pas au menu du jour, il reste du hachi parmentier de la veille (j’adore le hachi parmentier !).

Une fois ce bon repas avalé, un fauteuil confortable m’invite à une petite sieste post-prandiale.

Je dois être bien fatigué quand même car la petite sieste se transforme en grosse sieste et il me reste encore un col à passer avant les orages d’après-midi.

L’avantage de ce long repos c’est que j’ai de l’énergie pour les deux heures de montée au col.

J’arrive au refuge de Baysselance quand les nuages, comme chaque après-midi depuis quelques jours, deviennent menaçants.

Même si le bivouac n’est autorisé qu’à partir de 19h00 les emplacements prévus sont déjà tous occupés.

Du coup j’hésite à descendre pour trouver un emplacement sur un replat bien marqué sur la carte, j’ai encore assez de jus pour descendre mais c’est à au moins une heure trente.

Je peux trouver de la place pour bivouaquer mais c’est au milieu des pierres et c’est pas gagné, pas sûr que j’arrive à arrimer ma tente qui sera en plein vent !

Je repère une place quasi plate mais avec un gros cailloux au milieu, je tente la tente.

Je me débrouille pour que la pierre soit sur le bord de la zone de couchage de sorte qu’en dormant en biais elle ne me gêne pas.

Reste à planter les sardines et là surprise !

J’arrive à glisser entre les cailloux la première, puis la deuxième et la troisième. Seule la quatrième me pose problème, je la cale avec une grosse pierre et ça fera l’affaire.

Petit bonus, pour consolider la structure face en vent j’essaye d’installer les haubans et encore une fois j’arrive à planter les sardines au milieu des cailloux !

Pour le coup j’ai quand même du bol !

Au refuge, je retrouve Felix, Paul et Joon. 😁

Les photos du jour

Dîner ou bivouac ?

Dîner ou bivouac ?

J14, dimanche 10 août

Encore une nuit « chaude et sèche ». L’objectif du jour est le refuge de Wallon Marcadau et si j’ en ai encore de l’envie un bivouac une heure et demie plus loin au lac d’Arratille.

A part quelques ampoules un peu sensibles (surtout au talon droit) j’ai plutôt une bonne forme.

Je sens que le cardio revient, j’arrive à monter à une vitesse raisonnable sans être obligé de m’arrêter reprendre mon souffle et reposer mes muscles toutes les cinq minutes.

Du coup j’ai un meilleur rythme en ascension.

Par contre dans les descentes c’est plutôt l’inverse, j’ai les genoux et les chevilles qui sans être douloureux commencent à accuser la fatigue accumulée.

Du coup je fais plus attention pour ne pas me blesser et mon rythme en descente s’en ressent.

Il va être temps que je me pose une journée à Gavarnie.

Arrivée au refuge les nuages commencent à être menaçant mais j’ai encore de l’énergie pour monter au lac d’Arratille où il paraît que le bivouac est magnifique.

Dilemme j’en ai marre des ramens au dîner : J’ai la possibilité de manger au refuge et j’y monte mon bivouac ou je monte au magnifique bivouac du lac et je mange mes ramens. J’ai une demi-heure pour me décider !

C’est le palais et l’estomac qui gagnent !

Les photos du jour

Bonne surprise.

Bonne surprise.

J13, samedi 09 août

Ce matin j’essaye de partir tôt car je me prépare une grosse étape si le temps se maintient.

Le topo propose un petit étape jusqu’au refuge d’Arrémoulit puis une grosse étape jusqu’au refuge de Wallon avec entre les deux le refuge de Respomuso

Pour essayer de faire deux étapes équilibrées je vise une série de lacs, les « ibon de Ariel » où je devrai pouvoir bivouaquer. Ça rallonge l’étape du jour et réduit celle du lendemain.

J’ai une bonne surprise au matin. La nuit a été tellement chaude (14°C) avec du vent que malgré l’orage d’hier me tente est sèche et mes chaussures et chaussettes aussi ! 😃

C’est parti pour une belle journée où j’espère éviter les orages !

Je commence par une belle descente qui m’amène à la cabane où je voulais dormir hier.

Arrivée près de la cabane, au bord de la rivière je retrouve Felix et Paul à leur bivouac qui finissent leur petit déjeuner. Paul m’offre un bon café et je repart.

Je suis sûr de les recroiser dans la journée, Ils marchent bien plus vite que moi, surtout dans les montées.

Un premier col (d’Arrious) et une « courte » descente et j’arrive au refuge d’Arrémoulit qui est fermé, tant pis pour le soda. J’y fait quand même une pause.

Reste le col d’Arrémoulit à monter puis c’est la descente sur les Ibon de Arriel puis le refuge de Respomuso.

Pendant la montée au col les nuages commencent à être de plus en plus épais et menaçant.

Felix et Paul me rejoignent au col

Sur la descente éclate une averse qui dure une dizaine de minutes, mon parapluie que j’avais mis en mode ombrelle me protège suffisamment.

Arrivée au premier Ibon de Arriel la pluie a cessé, il y a bien du tonnerre mais il semblerait que ce ne soit pas pour nous ce soir.

Je décide de les suivre jusqu’au refuge de Respomuso mais arrivé au dernier lac un superbe coin de bivouac allié à la fatigue du jour m’invite à m’arrêter pendant que mes camarades poursuivent leur route.

Les photos du jour

Petit message aux lectrices et lecteurs.

Petit message aux lectrices et lecteurs.

Vous amis lecteurs régulier ou de passage n’hésitez pas à laisser des commentaires sur ce soit des questions auxquelles j’essaye de répondre dès que possible, des commentaires, des encouragements ou des traits d’humour (😉 Renaud).

Cela m’aide à maintenir ma motivation quand celle-ci vacille.

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