Lutte contre les éléments

Lutte contre les éléments

J27, vendredi 04 août

Aujourd’hui direction le refuge de Goriz.

C’est une étape qui va être dure, peut être la plus technique depuis le début.

Juste 15km mais il faut 08h00 pour les faire.

Ça commence par un chemin à flanc de falaise et arrivé au col j’ai une alternative.

Soit je prends la variante (GR11-9) qui passe par les crêtes et qui est très technique avec des passages vertigineux mais si est plus rapide d’une heure.

Soit je suis prudent et je suis le chemin principal qui redescend dans la vallée mais qui est plus long.

J’ai bien dormi au refuge (re-vive les BAB), il est temps de partir et avant je demande au gardien quelle est le météo du jour.

Il annonce de légère averse ce matin avec du vent et du soleil l’après-midi avec du vent fort.

En effet à peine sortie tombe une petite bruine qui ne tarde pas à forcir, me voilà à m’équiper pour le pluie.

Et évidemment la pluie cesse !

Je retire ma tenue de pluie et quelques minutes plus tard… Il se remet à pleuvoir très légèrement.

On ne me l’a fait pas deux fois, ce coup ci je reste stoïque suis la bruine, sauf que la bruine devient pluie.

Je m’abrite sous un arbre et la pluie ne s’arrêtant pas je remet l’équipement de pluie.

Au final la pluie m’accompagnera jusqu’au col avec des moments plus dru, de rares éclaircies et même du grésil a l’approche du col.

Et avec ça un vent par moment fort pour refroidir tout ça !

Quand au sentier je ne suis pas déçu.

Après une première et très courte partie d’approche de la falaise très agréable on rentre dans le vif du sujet.

Ce sont souvent des passages sur des rochers où les bains ne suffisent plus, il faut y mettre les mains.

Quand ce sont des passages sans les mains c’est le vide ou la pente très raide.

Avec le pluie qui rend le terrain et les rochers glissants je prends beaucoup de précautions et je n’avance pas vite.

Arrivé au Collado de Aniscio après le grésil une timide amélioration s’amorce mais avec elle le vent se renforce et donne par moment de vrais coups de butoir.

C’est le moment de décider du chemin ou plutôt de ne pas décider car la météo l’a très bien fait.

Ce sera la vallée d’autant plus que la pluie ne cesse pas vraiment, elle revient régulièrement.

Entre la pluie qui rend le chemin glissant et le vent qui déséquilibre je n’ai pas envie de finir la rando en bas d’une falaise !

L’autre côté du col est raide mais c’est sans comparaison et j’y évolue plus rapidement, j’ai hâte d’atteindre le refuge non gardé de Fuen Blanca pour m’y reposer un peu à l’abri.

C’est en fait une petite maison dont un rocher fait office de mur du fond. Deux jeunes italiennes qui s’y sont installés pour la nuit m’y accueillent, je passe mon heure de repos à discuter tant bien que mal en anglais (elles sont bien plus douées que moi).

En guise d’amélioration du temps pour l’ascension au Collado Superior de Goriz ce ne sera pas grand soleil comme prévu mais des averses plus ou moins fortes avec un vent très violent que j’ai la plupart du temps de face et contre lequel je dois lutter.

Je ne remet pas mes affaires de pluie car l’avantage de ce vent c’est qu’à peine mouillé je suis sec.

Le pente est raide, parfois très raide, avec des passages sur des barres rocheuses où je dois de nouveau y mettre les mains et d’être au bord du vide.

Un vide certe moins haut que ce matin mais avec le vent qui peux me déséquilibrer a tout moment je fait très attention.

Ouf, petit répit sur un tout petit plateau avant la dernière barre avant le col, et en plus il y a un rayon de soleil avec arc-en-ciel et le vent se calme un peu.

J’ai enfin un peu chaud, ou en tout cas pas froid.

Je me détends, rêvasse et… Crac je me tord la cheville !

J’ai assez mal sur le moment puis la douleur laisse place à une petite gêne.

Arrivé au col il me reste en principe trois-quart d’heure pour atteindre le refuge, je vais mettre une heure et demie à m’arc-bouter contre le vent.

Au refuge je dois attendre 20h00 pour installer mon bivouac mais comme dans le prix de l’emplacement on a droit à un jeton pour cinq minutes de douche chaude j’en profite.

Elle n’est pas très puissante mais elle fait un bien fou, c’est le première fois de la journée où j’ai chaud.

Un repas revigorant et c’est le moment de monter ma tente, toujours sous le tempête, et de me mettre au chaud sous ma couette.

Les photos du jour

One thought on “Lutte contre les éléments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *